Fière, et plus encore...

21 septembre 2010

Je tape un sprint pour rattraper le bus. Je ne l'aurais, à quoi bon courir? ah bah si, finalement le chauffeur et sympa et m'attend. Ouf! si je l'avais loupé, je n'aurais pas pu aller voir Marbella!

Arrivée au club, il y a foule. Un cours dans la carrière: ok, on travaillera à pied dans le rond de longe. Ah mais oui mais non, Marbella elle voit du monde autour, elle ne se concentre pas... J'ai beau lui demander d'avancer, elle me regarde l'air de dire "bah quoi? bosser? mais t'es folle!"
Pas grave, on va travailler avec une chaise. Oui vous savez, ces chaises de jardin en plastique couleur vert forêt. Parfois je m'en sert de montoir, mais Marbella ça ne lui plait pas. En plus, avec ma jambe un peu en vrac, le montoir devient indispensable si je veux poser mes fesses sur le gros pouney d'amour. C'est là donc l'occasion de "jouer" avec la chaise.
D'abord, les présentations: "Bella voici la chaise, la chaise, voici Bella!". Au début ça lui plait pas trop à la Bella c't'histoire. Aller un peu de courage ma grosse, tu vois bien que même si je la secoue elle ne va pas te manger! Je suis perturbée parce qu'on nous observe: une dame qui regardait sa fille monter s'intéresse à Bella et moi. Je commence à me sentir un peu con, là au milieu du rond de longe avec mon pouney et une chaise que je secoue dans tous les sens.Alors je lui explique le pourquoi de la chose, que ma grisette n'est pas fan des chaises, surtout quand je suis dessus. Et la dame de me dire "mais je l'ai déjà vue bien plus stressée que ça Marbella. Là elle est super zen!". Toute fière que je suis! Mon pouney souvent vu comme hyper stressé, est là, perçu comme hyper zen. Je me dis que je ne bosse pas pour du beurre...
Finalement, à force de répétition de secouage de chaise, de sauts sur la chaise et autres actions "kifonpeur", Bella n'est plus du tout inquiétée par la chaise. Il me reste un peu de temps, je monte.
Bella a son filet avec la muserolle sans mors, je fais un nœud aux rênes. Je lui ai aussi mis une étrivière autour de l'encolure: je m'en sers pour la diriger. Le filet est là "juste au cas où". Après quelques arrêts, changements de direction et une transition trot-pas, je décide d'enlever le filet. Il y a encore quelques personnes au club, la leçon a fini il y a quelques minutes. Dans certains regards, je lis l'étonnement, voir même l'incrédulité de certains à me voir à cru sur Marbella, la sauvage Marbella, avec pour tout moyen de "freinage" une étrivière passée autour de l'encolure. Pas, trot, changements de directions, slalom avec les cônes présents, et enfin galops (avec transitions galop-arrêts!), je finis par voir de l'admiration chez certaines personnes qui assistent de loin à la scène.
Dire que je suis fière de ce que me donne ce poney serait à des années lumières de ce que je ressens. Elle me fait confiance, et ça je crois que c'est la plus belle réussite qu'on puisse avoir avec un cheval.

Je suis aussi très contente du travail avec la chaise: elle nous servira avec ses jumelles pour mes nouveaux projets... Un entrainement rigoureux nous attends, mais je suis sûre que ça plaira à Marbella.
Tout ce que je peux vous dire à présent, c'est qu'elle commence à connaître le "whoa!"...